4 avril 2022 Ludwig Boudeweel

Les lycéens de Guynemer recréent un musée égyptien

Dans le cadre de leur projet professionnel, les élèves et apprentis de trois classes de CAP se sont passionnés pour l’Égypte ancienne. Le résultat est bluffant.

Le vent de la Vallée des Rois souffle sur Saint-Pol-sur-Mer… Au fond de la cour du lycée professionnel Guynemer, dans l’un des ateliers de l’établissement se cache un trésor insoupçonné. Un véritable musée égyptien, inspiré des découvertes de l’égyptologue boulonnais Auguste Mariette, recréé avec minutie par les élèves et apprentis de trois classes de CAP (peintre applicateur de revêtements, platrier-plaquiste et monteur en installations sanitaires). Ce projet pédagogique pluridisciplinaire porte bien son nom, c’est un « chef-d’œuvre », qui entre dans le cursus des élèves (lire par ailleurs).

 

Horus et Râ

Face à la structure, c’est un bond de près de 3 000 ans en arrière que vont faire les visiteurs, qui auront la chance de découvrir ce travail (1). Deux obélisques dressés marquent majestueusement l’entrée du musée. Jennifer, 17 ans, est fière en pointant du doigt les sommets, qu’elle a recouverts à la feuille d’or. « J’ai adoré cette technique », glisse la jeune fille, en CAP peinture.

Les élèves, accompagnés par leurs professeurs, se sont investis durant six mois pour achever leur travail.

Jennifer, 17 ans, en classe de CAP Peinture, est particulièrement fière de son travail. Ce qu’elle a préféré? «La pose de feuilles d’or».

 

À la base des obélisques, des scarabées, symboles de l’Égypte antique, ont été peints et de part et d’autre de l’entrée, les dieux Horus et Râ semblent accueillir l’explorateur qui sommeille en chacun de nous. À l’intérieur, la magie se poursuit. Inhamullah, 17 ans, s’est chargé de peindre les murs de la première pièce en rouge. Pour le jeune homme, le travail collectif aura été une révélation. « Cela n’a rien à voir avec un travail seul, en cabine », dit-il, les yeux pétillants.

Les professeurs saluent le travail particulièrement appliqué des élèves pour la réalisation de ce musée égyptien.

 

Dans cette première partie sont exposés tous les objets réalisés par les élèves, comme le masque de Toutankhamon, une palette de scribe ou cette reproduction, partielle mais convaincante, de la Pierre de Rosette, le fameux fragment de stèle gravé découvert par Champollion.

Une palette de scribe, version 2022…

 

Parmi les nombreux objets reproduits par les élèves, le masque de Toutankhamon.

 

Le temps s’est suspendu. Au fond, dans une petite pièce voûtée au plafond peint en bleu électrique, la chambre funéraire et le tombeau d’un pharaon. À l’intérieur, un sarcophage et une (fausse) momie…, réplique de celle du musée de Boulogne-sur-Mer.

Dans une petite pièce voûtée au plafond peint en bleu électrique, la chambre funéraire et le tombeau d’un pharaon.

Tout cela entièrement conçu avec des matériaux d’aujourd’hui, comme un pont entre les âges et les civilisations.

 

(1) Le vernissage a lieu lundi 4 avril, à 16 h 30, au lycée, 99, rue de la République à Saint-Pol-sur-Mer. Visite possible du musée durant les portes ouvertes du lycée, le 8 avril, de 14h à 19h.

 

«Ils sont extrêmement fiers de leur travail»

Depuis la transformation de la voie professionnelle, initiée il y a trois ans, les élèves de terminale CAP et bac pro doivent présenter un projet individuel ou collectif appelé « chef-d’œuvre ». Au lycée Guynemer, le musée égyptien a mobilisé une cinquantaine de jeunes. « Ce travail est le fruit d’une collaboration entre l’enseignement professionnel et général, mathématiques et français », résume Thierry Cattoen, proviseur-adjoint. Tout est parti d’un déplacement à Boulogne-sur-Mer le 1er octobre. « Nous avons visité le château-musée et les élèves ont été inspirés par l’histoire d’Auguste Mariette », raconte Lydie Treutenaere, professeure de français, histoire et géographie. Hasard du calendrier, 2022 est à la fois l’année du centenaire de la découverte de la tombe de Toutankhamon, du bicentenaire du déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion et de l’ouverture du nouveau musée du Caire.

Nombre d’or

L’idée émerge de créer une chambre funéraire égyptienne. « Puis le projet a grandi », note Stéphane Chapon, professeur de maths. Durant six mois, les élèves ont mené de front travail en atelier et enseignements en lien avec le thème. « En maths, par exemple, ils ont utilisé le nombre d’or pour la chambre funéraire… » Le travail fera l’objet d’un oral pour chaque élève. « Ils sont extrêmement fiers de leur travail. Et pour nous, professeurs, le pari est gagné ».

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